fragments d’histoire

Un peu d’Histoire

La Confrérie des Corsaires

Les Antilles sont riches en exploits glorieux accomplis par de valeureux capitaines, d’intrépides marins ou des corsaires qui ont porté très haut le pavillon de la France. Dans les combats, heureux ou malheureux, qu’ils engagèrent avec nos ennemis d’alors, les Anglais, nous trouvons de sublimes exemples de courage, d’énergie, de bravoure et d’abnégation dont nous pouvons, à bon droit, être fiers.

De grands événements s’étaient déroulés aux Antilles depuis le commencement du règne de Louis XVI (1774). Les colonies jouaient un rôle de premier plan dans les destinées de la Nation. Grâce à notre appui financier et militaire, les États-Unis d’Amérique avaient conquis leur indépendance. Nous possédions enfin une flotte imposante, un personnel d’élite et la France s’affirmait comme puissance navale.

Les traités de paix de Paris et Versailles (1783) qui reconnaissaient l’indépendance des États-Unis et nous rendaient les îles de Sainte Lucie et Tobago. Toutes nos possessions étaient en pleine voie d’amélioration et de progrès. La population augmenta ; de somptueuses habitations s’élevaient et les créoles venaient gaiement dépenser en France leur fortune acquise.

Cette renaissance commerciale et cette extension de notre domaine d’outre-mer excitaient la jalousie et les convoitises de l’Angleterre.

Lors de la Révolution Française à la fin de l’Empire entre 1789 et 1815, une époque bouleversée par le choc des idées ; à une période tragique de notre colonisation où, attaquées de toute parts, la France du tenir tête, sur terre, à l’Europe coalisée et, sur mer, à l’Angleterre, avide de conquêtes maritimes.

Les Antilles ressentirent violement le contrecoup des guerres européennes, guerres engagées entre les puissances monarchiques et la Révolution Française, et elles eurent alors à soutenir des luttes répétées contre nos ennemis.

Des Grands Hommes qui s’y sont illustrés pour la plus pure gloire de la France, les noms s’éteignent graduellement et le souvenir s’efface de plus en plus.

La reprise de la Guadeloupe par Victor Hughes est un admirable fait d’armes que nous devons exalter. Son succès à été d’autant plus grand qu’il n’avait que de faibles moyens à sa disposition. La Convention lui confia le soin avec 1153 hommes de reprendre la Martinique et la Guadeloupe aux Anglais. Rien qu’a la Guadeloupe, il y avait 8.000 Anglais appuyés par une forte escadre.

Les Boucaniers et les Flibustiers avaient, au XVIIe siècle rendu célèbre l’île de la Tortue. Le bruit de leurs exploits retentit encore dans la mer des Antilles, et tinrent l’Europe en échec et fit trembler l’Espagne traitant d’égal à égal avec les plus grands souverains.

Le 15 Avril 1697, la prise de Carthagène fut le plus grand et dernier des exploits des Boucaniers et Flibustiers, car au retour de cette expédition  ils tombèrent au milieu d’une flotte anglaise et hollandaise qui les écrasa.

Leur courage et leur audace les avaient rendus toujours plus forts et il était aussi difficile de leur échapper que de les atteindre.

Victor Hugues qui n’était plus absorbé par les opérations militaires rêva de les égaler, en monopolisant la guerre de course, et il se sert des pirates et des corsaires de la Guadeloupe pour poursuivre les efforts de la révolution française dans la zone des caraïbes. Lors de la déclaration de guerre avec l’Angleterre, le 17 Mars 1744, la France n’ayant plus aucune force maritime dans les Antilles, Louis XV avait autorise la guerre de course.

Carte au trésor de la buse

Victor Hughes qui était très douteux, qui a apporté le texte de l’abolition de l’esclavage et qui a la rétabli présentant l’opportunité de faire fortune grâce aux corsaires. Au détriment des Anglais et des neutres, il entretint pendant plusieurs années le commerce de l’ile avec éclat.

La Guadeloupe était devenue un vaste comptoir où tout s’achetait, tout se vendait et tout se jouait. Car après les prises, les Corsaires se livraient à un jeu où l’Agence prélevait une taxe qui en 1798 a rapporté 792 livres par jour, soit pour l’année la coquette sommes de 289.080 livres.

Le commerce était représenté à l’importation par 34.145.036 livres et à l’exportation par 31.724.664 livres, argent des îles. Les principales denrées exportées étaient :

  • Le sucre : 18.489.360 livres
  • Le café : 3.130.800 livres
  • Le cacao : 15.640 livres
  • Le coton : 327.026 livres
  • Le sirop : 995.908 gallons
  • Le tafia : 16.389 gallons
  • Le canéfice : 21.480 livres

A la faveur de la révolution franco-anglaise, le port de Guadeloupe devient alors le premier centre Corsaires des Antilles et peu être de toute l’histoire.

Chose extraordinaire, les Corsaires inspirèrent la terreur à la puissante flotte anglaise ancrée à la Barbade, sous le commandement de l’amiral Sir Hughes Clobert Christian.

Nous voici donc en guerre avec les États-Unis d’Amérique. On a peine à croire qu’une petite île, comme la Guadeloupe, a pu si glorieusement se mesurer avec la toute puissante Angleterre, devenue maitresse des mers, et, de plus déclarer la guerre à un autre colosse, les États-Unis, qui avaient si vite oublié qu’ils n’étaient devenus nation que par l’épée du Roi de France et de ses gentilshommes.

Cette lutte est d’autant plus extraordinaire qu’elle se poursuivait entre les petits navires corsaires et les puissants vaisseaux anglais et américains.

Carte au trésor de la buse

 Voici une idée par les résultats obtenus sous l’Empire par un armateur de Pointe à Pitre, le négociant MALESPINE, qui lui-même a donné les détails :

Six corsaires armés par lui, avaient fait 29 prises dont la valeur totales brute a été en livres coloniales de 7, 146,456 et nette 6, 088, 216 dont :

  • Moitie pour Mallespine : 3, 573,228
  • Moitie pour l’équipage : 3, 573,228

Sur l’armement des Corsaires nous avons pu recueillir quelques renseignements. Il existe aux archives des Colonies (Registre n°65°) un état nominatif des Corsaires particuliers armés à la Guadeloupe et existant en novembre 1806 :

Noms des Corsaires Nombres d’hommes Nombres de canons
Le Général Ernouf, brick 109 14 canons de 6
La Confiance, goélette 61 14-de 6
La Friponne, goélette 80 5 de 18
L’Etoile, goélette 60 6 de 6
Le Basilic, goélette 21 1 de 3
La Jeune Adèle, goélette 61 14 de 6
La Jeune Gabrielle, goélette 60 8 de 9
L’Austerlitz, brick 130 16 de 6
La Flibustière, barge 31 30 fusils
La Renommée, brick 120 16 canons de 6
Le Tigre, bateau 30 2- de 6
Le Ronflant, goélette 30 1-de 6

 

Les Corsaires avaient pour drapeau un pavillon noir, bordé d’argent, et portant au centre des fémurs blancs croisés au-dessous d’une tête de mort.

A la fin du combat, au moment de l’abordage, on arborait au mât d’artimon le pavillon rouge qui était le pavillon sans quartier. Les Corsaires chantaient en chœur en allant à l’abordage. La plus populaire des chansons était le « Ça Ira », composée à Paris en 1790.  Elle alterna ensuite avec la Marseillaise et la Carmagnole.

Mais les Corsaires ne furent pas toujours heureux comme l’on pense. Vers la fin 1803, la marine de l’État faisant défaut, on voulut se servir de corsaires pour tenter une attaque contre Antigue et détruire les chantiers de radoub de l’ennemi. On réunit à Deshaies, 10 goélettes armé en course avec plusieurs corps de troupes qui devaient s’y embarquer : un bataillon de la 15ème demi brigade, plusieurs compagnies de couleur et une centaine de volontaires blancs. Certains Corsaires étaient des marins noirs,  c’est ainsi que nous trouvons des descendants de Corsaires en Guadeloupe.

En 1810, Les Corsaires avaient totalement disparu. Ils avaient cherche avant tout la liberté des mers, la franchise du commerce, l’extinction du monopole que les Anglais faisaient peser sur le monde. Il faut reconnaître que c’est grâce à eux que la France à pu reconquérir ses belles colonies des Antilles.

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